L’entraide nécessaire pour surmonter les difficultés de la 4e étape

ERG CHEBBI - BIVOUAC MARATHON
Étape 4

La journée a une nouvelle fois été marquée par les tankages en série. Heureusement, comme d’habitude, la solidarité était au rendez-vous pour se sortir du sable.

Pour bien démarrer cette avant-dernière journée, rien de tel qu’un défi banco, du golf, histoire de se mettre en jambes : « Le maître du tee ». Au fur et à mesure des étapes, les équipages se sont pris au jeu du classement alors ce défi banco, c’est un peu du « quitte ou double ». Certains, joueurs, tentent quand même l’expérience. « À part du mini-golf, moi je n’en ai jamais fait », ironise Maxime, de la team 331 (Pierre LACOUR / Maxime HERBET). « On arrête la journée, on a gagné 5 points », s’exclame de son côté Nicolas, de l’équipage 180 (Nicolas CHAGOT / Sébastien CHAGOT - SEREM MOTION), ravi d’avoir « pour une fois » gagné. « Bon, ben on a perdu 15 points. On n’est plus à ça près, on est passées de la 4e à la 114e place », relativisent Clara et Gwénaëlle, de la team 108 (Gwénaëlle Dupré / Clara Schuler - Allier Stores et Fermetures). Pendant ce temps-là, Didier, de l’équipage 153 (Jerome Pomarel / Didier FAURE), « regarde comment pratiquent les autres avant de se lancer ». Il laisse finalement la place à son coéquipier Jérôme, qui rate malheureusement son lancer.

Avant de démarrer, certains révisent la voiture, déjà éprouvée après trois journées de pistes. Il faut dire que la journée s’annonce rude avec 3 oueds : un rouge et deux noirs, ce qui fait un peu peur à Stéphane, de l’équipage 317 (STEPHANE PICAVET / FRANCK ERDMANN - VALENTINTP). « On a déjà donné il y a deux jours », souligne le raideur, qui ajoute : « On ne joue pas le classement mais on ne veut pas casser ». « Le but c’est de finir dans les 120 premiers », s’amuse-t-il. L’amusement est de courte durée puisque, rapidement, le premier oued, un noir, arrive. Et qui dit oued, dit tankage. Pour se désensabler, les options ne sont pas si nombreuses. Il faut, soit utiliser les plaques de désensablage, soit faire appel aux copains. Et c’est souvent cette dernière option qui est choisie.

Malgré l’appréhension, la team 317 (STEPHANE PICAVET / FRANCK ERDMANN - VALENTINTP) passe sans problème. « Ça, c’est mon pilote ! », s’écrie Stéphane. Prudents, Céline et Pierrick, de l’équipage 158 (Céline CHARRIER / Pierrick JOURDREN - l'Atelier 2C), sortent de leur voiture pour découvrir ce qui les attend. « On vient faire du repérage pour passer », commentent aussi Gaspard et Léo, de la team 304 (Léo SAURA / Gaspard DELARUELLE). Bientôt, les dunettes se transforment en véritable arène, où ce sont les véhicules qui assurent le spectacle. Côté musique, ce sont les klaxons qui font la sonorisation. Les équipages passés, eux, jouent les spectateurs. Chaque passage provoque des gerbes de poussière qui enfument les spectateurs, venus filmer. Gwénaëlle, de la team 108 (Gwénaëlle Dupré / Clara Schuler - Allier Stores et Fermetures), sortie pour encourager les raideurs, se retrouve à assurer la circulation pour réguler le trafic dans l’oued qui ressemble bientôt à un vendredi soir sur le périphérique parisien : les équipages sont en file d’attente et attendent leur tour pour passer.

Une bonne dose de fous rires

Plusieurs pistes se créent pour sortir de l’oued, certaines plus ou moins roulantes que d’autres. Adrien et Hervé, de l’équipage 468 (Adrien Chambon / Hervé Chambon - MTS), n’ont visiblement pas choisi la bonne et se retrouvent ensablés. Ils sortent alors des étagères en guise de plaques de désensablage. Les deux raideurs peuvent également compter sur le soutien des autres équipages. « On va te rajouter 300 chevaux à ta Polo », lance ainsi Etienne, de la team 333 (EVA GUERLAIN / ETIENNE SCHNEIDER). Plus loin, la piste créée par les raideurs semble être une meilleure option même si des équipages s’y tankent aussi, comme Lucile et Gaétan, de l’équipage 196 (Gaetan Serre / Lucile Martinez). Pour éviter cela, Cédric, de la team 222 (Cedric SYLVAIN / Corentin SEIBEL - ECOATLANTIQUE), appuie sur l’accélérateur. Sans doute trop puisqu’à l’arrivée, il doit faire appel à l’assistance mécanique à cause d’un radiateur cassé. Marine et Clément, de l’équipage 205 (Marine DUPUIS NIEZ / Clément NIEZ - HYUNDAI), optent pour la douceur et ça passe très bien. L’oued passé, les équipages se retrouvent dans un paysage digne de la savane africaine, bordé d’acacias au pied des montagnes.

Après l’effort, le réconfort ou en tous les cas une bonne dose de fous rires au programme du défi désert du jour, où les équipages doivent montrer leur plus beau déhanché. Le jeu consiste à faire sortir des balles de ping-pong coincées dans une boîte que l’un des deux équipiers a positionné sur les hanches. « J’ai un déchanché légendaire », s’amuse Bruno, de l’équipage 131 (Bruno GOURSAUD / Jean Philippe FORTIN - ART ET SOLEIL). « Va nous pondre des œufs », lance Etienne, de la team 333 (EVA GUERLAIN / ETIENNE SCHNEIDER), à sa coéquipière Eva. Étonnamment, dans les équipages mixtes, les hommes laissent facilement leur place aux femmes. Un pari visiblement payant, comme pour la team 178 (Julie BERNAUDEAU / Mickaël BERNAUDEAU - Mam'zelle Pizza). « Bravo mon cœur, tu t’es bien bootyshakée », félicite ainsi Mickaël. Hugo, de l’équipage 465 (Hugo Le bruchec / Abdel-ghafour Hanafi), se met pieds nus pour réaliser le défi. Pas facile de faire sortir dix balles en si peu de temps, tout juste 30 secondes. Marine, de l’équipage 205 (Marine DUPUIS NIEZ / Clément NIEZ - HYUNDAI), donne tout, à tel point qu’elle termine avec un point de côté. Pas le temps de traîner, la journée file et les équipages ont encore deux oueds à passer.

Le rouge se passe plutôt sans encombres. Pour le noir, en revanche, c’est une autre histoire… Les équipages ont 30 minutes pour le passer contre 15 minutes en temps normal, ça donne un indice sur le niveau de difficultés. Tankés, les équipages organisent une sorte de rampe constituée de plaques de désensablage en mettant bout à bout les plaques de désensablage pour créer un passage plus dur dans le lit de l’oued. Ils répètent l’opération plusieurs fois pour détanker les véhicules. « On prend les mêmes et on recommence », s’amuse Lucie, de la team 253 (Laure DURIEUX-TROUILLETON / Lucie DURIEUX-TROUILLETON - GARAGE YVRAI).

Les équipages prennent plaisir à s’entraider

Un véritable parking se forme en amont de l’oued : les équipages attendent de voir comment s’en sortent les autres avant de passer. Plusieurs sortent d’ailleurs de leurs voitures pour baliser le terrain à pied. Certains ont trouvé un endroit où le sol est plus dur. Ils sont bientôt plusieurs à prendre le même chemin. Une fois passés, pas question toutefois pour les équipages de filer. Ils reviennent pour aider les copains restés bloqués dans le sable. On les retrouve parfois à une dizaine pour faire sortir une voiture. En plus des plaques de désensablage – de tous les styles et de toutes les tailles – les sangles, elles aussi, sont sorties. Certains les utilisent pour sortir les voitures à la main, se découvrant ainsi une force herculéenne non soupçonnée.

« On fait celle-ci et après on s’arrête », finit par lancer Ludovic, de l’équipage 318 (LUDOVIC DEVISE / PIERRE DELAGARDE). « On n’est pas venus pour la gagne, on est venus pour participer », souligne, de son côté, Pierre, qui semble prendre un malin plaisir à aider les autres. « Allez, on va les aider, ils sont sympas », entend-on dire également. Stéphano, de la team 171 (Stéfano LUCIANI / Mélanie Deslandes - Randstad), fait l’oued à pieds pour savoir comment passer : « il faut aller vite et surtout ne pas ralentir à priori », analyse-t-il. « Je ne comprends même pas où est la sortie de l’oued », glisse Violaine, de l’équipage 102 (Violaine Asselin / Alexandre Masson - Coffrage LD).

Comme si les équipages n’avaient pas été suffisamment dans le sable aujourd’hui, le défi du jour, « À la conquête de l’oued », consiste en effet en un franchissement d’une zone sableuse. Le but : ne pas se tanker ! « C’est un comble ! On ne s’est pas tankés de la journée et on s’ensable au défi », s’amuse Pauline, de la team 226 (Pauline DIOLEY / Maxime DIOLEY). Julie et Mickaël, de l’équipage 178 (Julie BERNAUDEAU / Mickaël BERNAUDEAU - Mam'zelle Pizza), eux, passent sans problème. « Ah, ça c’est beau ! », commente Olivier, de la team 247 (Antoine LEDUEY / Olivier VEPIERRE), qui fait partie des spectateurs. Pendant que certains s’amusent, d’autres montent leurs tentes pour une nouvelle nuit de bivouac – la dernière – en plein désert ! Les équipages se regroupent par affinité pour débriefer de cette nouvelle riche journée. Plusieurs petits bivouacs se forment ainsi çà et là, autour, parfois, de petits feux de camp, de musique ou encore de spécialités régionales.

© Maïenga, texte par Marine Girard, photos par Nicolas Jahan et Fred Leloup
ÉDITION 2024

DU 10 AU 21 FÉVRIER

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