Jordan et Alexis, deux champions de sport adapté au Bab el Raid

BAB EL RAID 2023
Étape 4

« Le sport pour tous », c’est le crédo des teams 345 et 346, formées par Jordan, Alexis et leurs pères, les deux Eric. En participant au Bab el Raid cette année, ils montrent que chacun a définitivement sa place sur cet événement et que le handicap n’est pas un frein.

Ils s’appellent Jordan, Eric, Alexis et encore Eric, et participent au Bab el Raid respectivement sous les numéros d’équipage 345 (Eric Minglis / Jordan Minglis - MONOPRIX) et 346 (Eric Dupont / Alexis Dupont - EUROP AUTO). Jordan et Alexis sont des champions. Pas des champions de rallye-raid, non, des champions de natation dans la catégorie sport adapté. Les deux Eric sont les pères de ces garçons de 30 et 33 ans qui sont en quelques jours devenus les mascottes de cette 7e édition. Difficile, en effet, de résister à leur sourire et leur humour. Leur participation au Bab el Raid, ils la doivent à Eric, de la team 346. Passionné de sport automobile, il a transmis sa passion à son fils Alexis qui ne pouvait malheureusement pas participer puisqu’il n’avait pas le permis. Un jour, il entend parler du Bab el Raid. C’est le déclic. Eric, de l’équipage 345 a tout de suite été partant. « L’événement est assez exceptionnel car il réunit plusieurs choses : des sensations, du dépaysement, de la culture », souligne le père de Jordan. Quant à Jordan, « si mon pote va le faire, je le fais aussi », dit-il lorsqu’on lui soumet l’idée.

Derrière cette participation, il y a aussi Patrice, l’entraîneur de Jordan et Alexis, qui participe lui aussi au Bab el Raid sous le numéro d’équipage 347 (Patrice Barrault / Denis Manassero). Il préside l’association Mega Life : une association qui promeut le sport pour les personnes handicapées et notamment trisomiques. « Le but, c’est de faire oublier le handicap dans le sport », souligne celui qui entraîne les deux garçons depuis maintenant dix ans.

« Il n’y a pas de limites »

« C’est quand même un défi sportif et Alexis et Jordan sont sensibles à la compétition », souligne le père d’Alexis. « On est des mauvais perdants », ironise Jordan. Pour les pères de famille, l’aventure est aussi l’occasion de « passer des moments privilégiés entre père et fils ». « On est impressionnés par le dépassement des garçons qui prennent à cœur de bien lire le roadbook », remarque Eric, de la team 346, avant d’ajouter : « on se rend compte finalement qu’ils ont un potentiel énorme ». « Il faut parfois forcer un peu les choses. Beaucoup de parents sont malheureusement démissionnaires » regrette Eric, de la team 345. « Il n’y a pas de limites, si ce n’est l’imagination », renchérit l’autre Eric. Pas question pour autant de leur dire qu’ils sont de « super papas ». « On est juste des parents comme tout le monde devrait l’être », s’accordent les deux Eric.

Pour Eric, de la team 345, l’expérience est « à refaire ». « On ne dira pas adieu, on dira juste ’au revoir ‘ et on entraînera peut-être d’autres personnes dans l’aventure », ajoute le père de Jordan. « On a des leçons à tirer du point de vue mécanique », souligne avec amusement Eric, de la team 346. « Si ça peut donner à d’autres l’idée de former un équipage unifié alors tant mieux. Et puis, qui sait, peut-être qu’il y aura un jour sur le Bab el Raid un classement spécifique pour les équipages comme le nôtre. » Inch’allah !

© Maïenga, texte par Marine Girard, photos par Nicolas Jahan et Fred Leloup
ÉDITION 2024

DU 10 AU 21 FÉVRIER

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