Une dernière journée riche en émotions pour les équipages

BIVOUAC MARATHON - ARRIVÉE
Étape 5

La pluie s’est invitée sur cette dernière journée de compétition du Bab el Raid. La pluie mais aussi les larmes pour certains équipages, émus de terminer cette mémorable aventure en plein désert.

Pour leur dernière nuit dans le désert, les équipages ont eu la surprise de voir la pluie tomber. Alors, forcément, la soirée a été écourtée mais n’a pas empêché les raideurs de dormir, au contraire ! « J’ai adoré dormir avec le bruit de la pluie qui tombe sur la toile de tente », raconte Gwénaëlle, de la team 108 (Gwénaëlle Dupré / Clara Schuler - Allier Stores et Fermetures), qui se dit « prête à en découdre pour la dernière journée ». « Les oueds sont nos amis », ajoute avec malice sa coéquipière Clara. Pour Robin, de l’équipage 111 (Robin Piriou / Julien Voisin - Hervé thermique), l’heure est à la nostalgie : « Je suis un peu triste de prendre le départ ce matin, ça passe trop vite ». « On s’est bien amusés, on reviendra », déclare le raideur. En attendant de penser à la fin, une nouvelle journée sur les pistes les attend. « On va essayer de profiter à fond et finir sur une bonne note », lance Julien. « J’espère que Ludo ne nous a pas fait de piège pour la dernière étape », commente en partant Pascal, de la team 218 (Pascal BURG / Fabienne BURG - Nous même).

Les équipages passent à table

La pluie est finalement une bonne nouvelle pour les équipages car les oueds censés être sablonneux, et donc difficiles à passer, se traversent en fait sans la moindre difficulté, le sable étant tassé par l’eau. Parfois, le sable laisse la place à de la boue, rendant le terrain un peu glissant. Les équipages arrivent bientôt au défi désert du jour, sobrement intitulé « À table ! » mais qui ne donne pas vraiment d’indices sur ce que réserve le menu de ce restaurant, installé dans le petit village de Fezzou pour l’occasion. Un déjeuner de Saint-Valentin ? Un plat typique marocain ? Que nenni ! Fourmis volantes, mini sauterelles, vers géants, grillons, criquets, vers à soie… Voilà ce que sert ce restaurant. Les équipages doivent tirer un dé qui détermine l’insecte – plus ou moins gros – à ingurgiter. Ils ont trente secondes pour le faire et doivent prouver que l’insecte est bien avalé en tirant la langue. Quand ils découvrent la carte, certains raideurs affichent une mine dégoûtée, d’autres se posent moins de question.

Et pour relever le défi, chacun sa technique : « Je me suis imaginé que c’était de l’avocat comme j’adore ça », glisse Jean-René, de l’équipage 117 (Jean René BOIDE / Yvonnick ORDRONNEAU). « On a avalé, on n’a pas cherché à croquer donc ça a été », expliquent les deux Anne, de la team 312 (Anne PHELIPON / Anne MINCHIN - CANNELLE ET BERGAMOTE). Gwénaëlle, de l’équipage 108 (Gwénaëlle Dupré / Clara Schuler - Allier Stores et Fermetures), pousse un cri avant de mettre l’insecte dans sa bouche. Quelques secondes plus tard, elle déclare, surprise : « Oh, c’est super bon ! ». Une bonne surprise également pour Lucie, de la team 253 (Laure DURIEUX-TROUILLETON / Lucie DURIEUX-TROUILLETON - GARAGE YVRAI). Jean-François, de l’équipage 100 (Maxime Masson / Jean François Dumont - CCI Formation EESC), lui, veut tout goûter. « Nous, on le fait, on est des warriors », lancent Stéphane et Franck, de la team 317 (STEPHANE PICAVET / FRANCK ERDMANN - VALENTINTP), en arrivant au défi. Le dé tombe sur le 4. Il faut donc ingérer un grillon. « Oh, c’est bon, ça a un petit goût de noisette », analyse Stéphane. Pour Alex, de l’équipage 160 (ALEXANDRE COQUET / BENJAMIN VIDAL), « c’est sec ».

C’en est trop pour Salomé, de la team 432 (FREDERIC GUERLAIN / SALOME GUERLAIN - Woopen), qui recrache l’insecte aussitôt mis dans sa bouche. Manon, de la team 193 (Romain GOUPIL / Manon KLING), passerait, elle aussi, volontiers son tour. « On ne peut pas prendre des cacahuètes à la place ? », tente la raideuse. Et non, ce sera une cuillère de fourmis volantes à la place ! « L’arrière-goût ne passe pas », lance-t-elle après avoir tout de même gagné le défi. « C’est quand même pas très bon », conclut Bastien, de l’équipage 148 (THIBAUT FLAMANT / BASTIEN LAMUGNIERE), qui ironise cependant : « On vous mettra une bonne note sur Tripadvisor ». Heureusement, pour récompenser les équipages, le restaurant d’à côté, un vrai, cette fois, offre aux raideurs un thé à la menthe.

« Une aventure riche de belles rencontres et de beaux paysages »

Une fois les émotions de ce défi passées, il est temps de reprendre la piste. Un dernier oued – bleu – pour la route et les équipages arrivent au terme de cette cinquième étape et c’est un autre type d’émotions qui attend cette fois-ci les équipages. Julie, de la team 178 (Julie BERNAUDEAU / Mickaël BERNAUDEAU - Mam'zelle Pizza), fond ainsi en larmes alors que Clémentine, la cheffe de projet du Bab el Raid, lui remet son diplôme et sa médaille de finisher. « On a préparé le projet intensément pendant un an et d’un seul coup, c’est fini », confie la raideuse, qui ajoute : « c’est tellement une aventure riche de belles rencontres et de beaux paysages ! ». Avec son mari, ils se garent vite pour venir prendre dans leur bras les autres aventuriers.

Mireille aussi pleure d’émotion « et de fierté ». La leçon qu’elle tire de ce Bab el Raid ? « Que tout est possible, tout est réalisable à partir du moment où on s’en donne les moyens », affirme la raideuse. L’émotion est également palpable dans la voix d’Arnaud, de l’équipage 469 (Alizée Vingerder / Arnaud Vingerder). « Sans ma fille, on ne serait pas là. On a voulu vivre une aventure entre père et fille et je ne regrette absolument pas ! Je me suis rendu compte à quel point elle était mature », se félicite le père d’Alizée. « On a fait de super rencontres, ce sont plus que des amis. En France, tu peux te retrouver en panne au bord de la route, personne ne s’arrêtera. Ici, ils sont dix à le faire », souligne-t-il encore. « La solidarité est vraiment le fil d’Ariane du Bab el Raid », remarque, de son côté Nawel, de la team 237 (Sarah Rafik / NAWEL KADI - Camelcoin), marquée par « les belles rencontres », tandis que Sarah, elle, envisage déjà de revenir, avec son frère cette fois-ci.

La pluie, qui continue de tomber, n’arrête pas les équipages qui réservent une ola aux véhicules passant la ligne d’arrivée. Ces derniers passent en klaxonnant pour le plus grand bonheur des quelques enfants des alentours venus assister au spectacle du jour. Même Christophe et Loïc, de l’équipage 299 (Loïc LABEDA / Christophe BARBE - Canadian Steak House), qui sont les derniers à la franchir, y ont droit. Les équipages 137 (Marie GARDEIL / Laura VINCENT), 282 (Adrien Duclos / Mathieu Perret - Duclos Voyages) et 339 (Tanguy LAFOREST / Alice POLO - A2R) sont restés les attendre par solidarité ! Un mot qui aura définitivement marqué cette 7e édition du Bab el Raid.

© Maïenga, texte par Marine Girard, photos par Nicolas Jahan et Fred Leloup
ÉDITION 2024

DU 10 AU 21 FÉVRIER

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